A l’aide ! Mon chef n’est plus humain ! Il est devenu un robot me demandant sans cesse de faire plus, plus vite, mieux, plus vite, encore mieux, etc, etc...
Les applications et services automatisés nous envahissent, et notre direction pense que, finalement, il suffit de nous considérer comme des applications ; avec chaque année une nouvelle version, plus rapide, plus performante, pour que tout tourne.
Eh bien non. Le corps humain n’est pas une machine. Nous avons besoin d’interaction humaine, d’empathie.
Tout cela se perd. Et puisque, tout en haut de la hiérarchie, le stress gronde (avec des indices de performance de plus en plus élevé) ; les hauts managers ne prennent plus le temps de considérer les managers comme des humains, et eux même ne prennent plus le temps de nous considérer comme des humains. C’est une réaction en chaine deshumanisante. Et nous même avons du mal à prendre le temps d’expliquer les choses aux nouveaux arrivants. Ben quoi ? Il n’y a pas le programme d’installation fourni avec ? Et en plus il faut répéter les choses plusieurs fois ?
La révolte gronde… en sourdine...
Beaucoup de burnout, de turn over, etc, etc...
Et puis, finalement, ce n’est pas toujours mieux ailleurs.
Que faire ?
Rester humain. Justement.
Exprimer des sentiments. Eh oui, des phrases du type : ‘j’ai compris ce que tu me demandais, mais, quand tu utilises ce ton et que tu me donnes des objectifs que je ne suis pas sûre de remplir, j’ai l’impression que tu ne considères pas mes capacités réelles. As-tu déjà réussi à remplir une telle cadence ? Peux tu me montrer comment tu t’y prendrais‘.
Pas sûr que ca suffise, mais qui sait.. vous aurez essayé…
Si ca ne suffit pas, vous pouvez tout simplement en faire moins, et mieux. Avec la qualité que vous gagnerez, il se peut que vous soyez gagnante à la fin.
Prenons quelques exemples concrets :
Claire vient d’être recrutée à biiiiip (pas sur que les dirigeants apprécient qu’on cite leur entreprise). Lors de la 1ere réunion, le 1er jour, le chef rappelle à chacun ses objectifs pour la semaine. Il demande : ‘Y a-t-il des questions ?’, Fanny répond : ‘J’ai une remarque ; je ne suis pas sure d’y arriver, une semaine, c’est trop court’. Le chef répond : ‘ce n’est pas une question. La réunion est terminée. ‘. Et il part. Et personne n’ose dire quoi que ce soit.
Un autre exemple (toujours dans cette même entreprise) :
Le chef dit ‘Vous devez faire remplir 7 études de marché par jour à des personnes décisionnaires sur ce sujet, et qui se trouvent dans l’union européenne. C’est à vous de trouver les contacts, et de les convaincre de répondre à un questionnaire pendant 30 min’.
‘7 ??? mais vous avez eu ce chiffre comment ?’
‘C’est les chiffres. C’est tout. C’est notre base’
En fait, le chef n’a jamais fait ce travail devant les employés. Il est donc très facile de dire ‘c’est la base’.
Inutile de préciser que notre Claire, quand elle a été recrutée, est venu remplacer quelqu’un de très compétent.. mais malheureusement parti en burnout.
Elle restera 3 mois, et se fera licencier pour ‘objectifs non atteints’. Bon, c’est mieux que son prédécesseur, rendu en incapacité de travail pendant 4 ans.
Vous allez me dire que l’exemple est déprimant.
Il y a pourtant des manières d’éviter dès le départ ce type de problème.
Il ne faut jamais postuler à une annonce d’offre d’emploi.
Pourquoi ?
Parce que si le poste derriere l'annonce était bon, l’entreprise n’aurait pas besoin de publier une annonce, ils recruteraient directement par le bouche à oreille.
Il faut utiliser intelligemment son réseau, pour connaitre les futurs postes intéressants (ou tout du moins, dans une ambiance épanouissante), et se faire recruter.
Généralement, quand une offre d’emploi est publiée, il y a du travail non pas pour une personne, mais pour 3 personnes.
Et la tendance va encore s’accentuer avec la crise.